L’épave du Rocciu I est constituée des vestiges d’un navire de commerce daté du milieu du XVIème siècle situés à la sortie du port d’Ile-Rousse (Haute-Corse) entre 8 et 11 mètres de profondeur. Déclarée en 1978, l’épave a fait l’objet de deux sondages, en 1986 et 2012 qui ont mis en évidence son important potentiel archéologique et son haut intérêt scientifique.Ces considérations ont conduit à l’organisation d’une nouvelle opération en 2023 et à projeter un prochain programme de fouilles. Le projet est organisé conjointement par le Centre d’Études en Archéologie Nautique (CEAN) et le Conseil Supérieur de la Recherche Espagnol (Agencia Estatal Consejo Superior de la Investigación Científica, CSIC) avec la participation d’un groupe pluridisciplinaire de chercheurs et d’Institutions dont les Universités de Sassari, de Gênes, le Maritime Archaeology Trust (MAT, UK), et avec le soutien de la Collectivité de Corse (CdC), du Ministère de la Culture français, du fond PIAR (CSIC) et de la mairie d’Ile-Rousse. Cette première publication rend compte des résultats de l’opération de sondage réalisée au mois d’octobre 2023. Ses objectifs et ses enjeux étaient multiples, ils concernaient aussi bien les vestiges architecturaux que le mobilier archéologique (principalement la céramique) que la cargaison de pierres calcaires qui forme le tumulus qui recouvre l’épave du navire : Architecture navale : L’étude des structures de la coque nous ont mis en présence de la quille, la carlingue et les membrures. Leur étude présentée ici rend compte de leur nature et organisation dont plusieurs caractéristiques constructives conduisent à privilégier une origine atlantique. Des analyses dendrochronologique sont menées par le DendroArch (UK). La culture matérielle : elle est essentiellement représentée par une cargaison commerciale de céramique et de verrerie fine. La céramiques est composée de majoliques ligures d’origine génoise dont l’étude est menée par l’Université de Sassari.
Enfin, la cargaison de pierres formant le tumulus fait l’objet d’une étude stratigraphique dont le but est d’en mettre en lumière l’organisation et la fonction, et d’une étude et pétrographique/paléontologique pour en rechercher l’origine (CERGE, Universités d’Aix-Marseille et de Claude Bernard Lyon 1).